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La fête des pains

Le 15 avril dernier, le premier dimanche qui suit Pâques, il y avait une célébration au village de Santo Isidoro, dédiée à la bénédiction du pain que les agriculteurs mangent au repas quotidiennement. Ces pains se présentent sous la forme de petites boules de pain, cuisinées chez eux avec de la farine de blé. Ils étaient originellement petits de façon à ce que chaque enfant de la famille puisse en recevoir un le jour de leur production, ce qui arrivait une fois tous les quinze jours. Autrefois il y avait souvent des périodes de sécheresse dans cette région. Les paysans étaient plongés dans une réelle panique à l’idée de ne pas avoir assez de farine pour fournir la nourriture nécessaire à leur famille, ainsi se réunirent-ils une fois et firent une promesse à leur saint patron : si la farine s’avérait suffisante, ils promettaient de donner un pain à chaque membre de la communauté afin que personne ne souffre de la faim. Ainsi s’établit la tradition, qui dure encore de nos jours.

Le jour de la fête à Santo Isidoro, le saint patron qui donne son nom au village, du pain est cuit pour tous les habitants aussi bien que pour tous les visiteurs. Personne ne part sans une petite boule de pain.

Cette fois-ci encore la fête fut bien lancée et très vivante. Il y eut des processions très bien organisées avec des palanquins, des étendards et des chœurs de garçons chantant des prières, tout cela pour animer la célébration aussi bien que pour honorer Notre Dame de Nazareth que la paroisse de Santo Isidoro accueille jusqu’en septembre.

Félicitations aux organisateurs et à tous ceux qui ont participé au succès. Même Santo Isidoro (Saint Isidore) a fait un miracle car il n’a pas plu durant la procession. Ensuite il y a eu un sermon et la cloche de l’église a carillonné deux fois. Puis le pain fut distribué. Un pain pour chacun. Mission accomplie ! Il y aura encore plus l’année prochaine ! Dans le but que l’on continue à perpétuer la tradition, le président de la paroisse et ses secrétaires avaient décidé d’ériger une statue au centre du village. Les gens de la localité en sont très fiers. Il s’agit d’une belle statue sculptée par un artiste du cru, M. José de Monte Bom. Mes sincères félicitations.

Le casino d’Ericeira

C’est un Lieu important d’Ericeira, non seulement par son architecture, mais aussi par son histoire, que constitue sans aucun doute le centre culturel « Jaime Lobo e Silva ».

Visité et photographié par tous les touristes de passage, sa façade a dû être vue à tous les coins de la planète.

Je vais remonter dans le temps et raconter un peu de son histoire.

Le « Clube Recreative Ericeirense » fut inauguré en 1861.

Il abritait des soirées dansantes pendant l’été, soirées fréquentées par la jetset qui avait choisi Ericeira pour lieu de leurs vacances.

Environ cinquante ans plus tard le bâtiment fut transformé en « Grande Casino da Ericeira » par un certain Sr. Ferreira, propriétaire de nombreuses maisons de jeu.

Un service de restauration fut alors ajouté et des matinées dansantes ainsi que des concerts y trouvèrent place. La décoration intérieure fut l’un des grands luxes qui contrastaient avec le modeste statut du casino lui-même. La période d’ouverture fut repoussée jusqu’en octobre et il y avait de nombreux visiteurs, portugais et étrangers.

Même le « gratin » de la colonie espagnole estivale prit l’habitude de venir à Ericeira pour se distraire.

En 1927, le Grande Casino d’Ericeira fut fermé. Le gouvernement avait donné le monopole des jeux en région de Lisbonne, au casino d’Estoril. Le casino lui-même ne ferma pas ses portes. On l’utilisa comme cinéma, il gardait son restaurant et assurait le service d’un petit hotel. Des matinées dansantes de qualité continuaient à s’y tenir et souvent au cours des weekends, du temps de carnaval et à la Nouvelle Année on y donna des bals pour les gens de la région. Je me rappelle être allée moi-même à un bal de carnaval en 1961.

Avec l’arrivée de discothèques, des larges écrans de télévision dans les cafés et de vidéo clubs, ce casino comme beaucoup d’autres ferma ses portes.

L’office des bâtiments de Mafra le racheta et après quatre années de travaux, il fut transformé en « Casa de Cultura ». On lui donna même le nom de Casa da Cultura Jaime Lobo e Silva, en l’honneur de ce grand historien et musicien d’Ericeira.

Les expositions d’art variées ont ravi nos touristes. Vous pouvez aussi visiter la bibliothèque dans ses nouvelles installations et utiliser les ordinateurs avec accès libre à internet. Dans le théâtre sont données toutes sortes de représentations tantôt pour enfants et tantôt pour adultes.

Le Lisbon Metropolitan Orchestra ainsi que beaucoup d’autres orchestres, et surtout notre cher Filarmónica Cultural, nous ont tous réjouis par de magnigfiques concerts.

 

Ericeira au temps du Carnaval

 Ericeira au temps du Carnaval

A Ericeira aussi nous aimons à fêter le Carnaval.

Il y a quelques années encore, le Carnaval était beaucoup plus vivant. Le weekend qui précède Mardi-gras (la chandeleur) se trouvaient beaucoup de gens déguisés ou simplement maquillés démesurément et déambulant dans les rues, sifflotant des chansonnettes et allant d’un café à un autre ou de taverne en taverne pour boire un verre, s’amuser et montrer leur accoutrement. On les accueillait avec joies et rires et on essayait de découvrir qui se cachait sous le masque. Il est aussi de tradition de cuisiner et de manger des “filhós”, un petit gâteau frit recouvert de sucre et de cannelle. Le samedi, le dimanche après-midi, le lundi et le mardi il y avait des bals masqués dans les locaux des clubs de football qui, par la suite, se sont déplacés dans les installations plus grandes de la corporation des pompiers. Maintenant c’est fini !

Les temps ont changé, personne n’ouvrira plus sa porte à des étrangers et on ne danse plus. Les anciens, ceux qui célébraient la fête nous ont quitté à jamais.

Quoiqu’il en soit, nous nous amusons toujours pour le Carnaval. Vendredi, samedi et dimanche sont des jours de fête. La crèche locale et les écoles primaires emplissent les rues de leurs enfants, tous déguisés selon le goût des parents et selon des thèmes précis. Avec le beau temps cette année, ce fut une grande joie de voir les bambins dans leurs costumes pour la parade. Chaque classe choisit son thème et l’on peut voir aussi bien des animaux marins que des fusées et des astronautes, et beaucoup encore. Ils étaient tous si fiers et heureux de prendre part à la fête.

Quelques musiciens de notre orchestre local ont aussi passé quelques jours à défiler en ville et jouer des airs de Carnaval. Pendant qu’ils paradent des passants se joignent à eux car ils se souviennent des grandes fêtes d’antan.

C’est fini ! Mais ça recommencera l’année prochaine. Le gouvernement a supprimé les vacances de carnaval, mais le commerce doit continuer. Les magasins ont besoin de vendre de jolis costumes et les restaurants ont besoin de vendre leurs repas de fête. Cela dépendra des gens du cru d’animer Ericeira et d’attirer plus de visiteurs

Ericeira et sa pêche

Le 11 janvier j’ai décidé de visiter le port de pêche, pour regarder rentrer de leur sortie en mer les bateaux de pêche. Ils sont tirés sur l’espace qui leur est réservé par une sorte de tracteur qui les attend en permanence. Ce jour-là était encore un beau jour, comme les autres de cet hiver béni.
Le soleil se réverbérait sur les poissons, ce qui donnait l’impression qu’ils vivaient encore.  De petits véhicules transportent les poissons de la plage vers des halles où ils sont vendus à la criée aux restaurateurs et aux marchandes de poissons qui les  revendent sur les marchés locaux. Au Portugal cela est bien connu sous le nom de LOTA.
Rui triait le poisson, Julinho procédait aux ventes aux moyens des appareils électroniques les plus modernes et les acheteurs prêtaient une grande attention aux prix qui s’affichaient, prompts aux enchères. (Chui)
La veille au soir, un programme retransmis par TVI (l’une des quatres chaines au Portugal) établissait que les eaux portugaises donnaient la meilleure pêche au monde et que les plus beaux bars se trouvaient dans les eaux proches d’Ericeira.
Je suis allée jeter un coup d’oeil et maintenant je peux le confirmer. Regardez simplement la photo et vous pourrez aussi le dire.
Ceux qui viennent à Ericeira et goûtent notre poisson, reviendront encore avec un appétit démultiplié.
Qu’il soit grillé, frit ou seulement poché, même le plus exigent amateur de ce mets sera comblé par son repas.
Il y a de nombreux restaurants où l’on peut le consommer. Tous proposent une cuisine de qualité, servie par une équipe amicale et souriante. Il suffit de faire son choix. Tous les menus sont à prix fixes.

Ericeira et la fête de Notre Dame Conception

Le 8 septembre a lieu la Fête en l’honneur de Notre Dame de l’Immaculée Conception. Celle-ci avait été choisie par D. João IV du Portugal comme la Sainte Patronne du Portugal. A Ericeira, quelles que soient les conditions météorologiques, se déroule toujours une célébration dans l’Eglise locale. Cela commence avec une Messe sainte, suivie par une Procession dans les rues, avec des anges, de la musique et des rameaux décorés de fleurs et arborant des images religieuses. Au-dessus du port a lieu la bénédiction, émouvante pour tous, de la mer par le prêtre local. Au retour à l’église, il y a un concert par le “Filarmónica Cultural d’Ericeira” qui au long des années a toujours fait montre d’une grande qualité dans ses interprétations.

Concert de Noël

Le 17 décembre le « Filarmónica Cultural » a donné un magnifique concert aux « Jagozes », (sont ainsi appelés les gens de la région d’Ericeira).

Ce concert se tenait dans l’auditorium « Jaime Lobo e Silva ». La salle était comble et put apprécier la plus excellente musique. Luís Filipe Carricheiro Santos dirigeait des morceaux  d’Amilcar Morais, Jacob de Maan, Afonso Alves, R. Becck e J.Mabaar ainsi que de Ron Sebregts.

La seconde partie présentait un quatuor de clarinettes conduit par le musicien Mário Rui. Elle se terminait avec l’exécution de « Jingle Bells » par des élèves de l’école de musique.
En mon nom et au nom de tous les habitants d’Ericeira je voudrais adresser un grand « Merci » au Filarmónica et à tous ceux qui ont pris part à la fête.

Ericeira et le Fado

 

Je ne peux pas terminer cette année sans vous parler du Fado, qui cette année a été porté au nombre du Patrimoine mondial culturel Immatériel de l’Humanité. Cet événement fut de grande importance pour le peuple portugais qui se montra empli de fierté.

A Mouraria, l’un des plus vieux quartiers de Lisbonne, quelqu’un, amoureusement, décida d’ériger  ce monument en souvenir de Severa (l’un des plus célèbres chanteurs de Fado) et aussi pour honorer le Fado lui-même.

Ericeira accueillit la nouvelle avec une grande joie. Pour la célébrer il y eut  un dîner spécial, dans la nef de l’église, avec des chanteurs de Fado et de la musique de guitare pour divertir les participants. Ce furent des chanteurs de Fado du cru qui animèrent la soirée.
Nous félicitons les jeunes joueurs de Fado qui contribuent à sa renommée dans le monde et dont ils sont les meilleurs ambassadeurs.

L’été du mois d’octobre à Ericeira

Le soleil, qui n’avait plus paru à Ericeira depuis de longs jours, a fait son retour, plus chaud et plus lumineux que jamais.
Le bleu de l’océan et la marée basse ont fait d’Ericeira une destination toute spéciale en ce jour férié du 5 Octobre. Les gens sont arrivés en nombre à Ericeira pour se baigner dans l’océan, et pour lézarder au soleil, comme on le voit sur ma photo.
Ceux qui avaient décidé de ne pas aller à la plage, ont passé une partie de la journée, appuyés au mur qui surplombe le port, à  admirer la vue magnifique. Les enfants jouaient et s’ébattaient en criant entre le bord de l’eau et le sable. Pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Tout le monde est inquiet à propos des plans d’austérité du gouvernement, mais sans dépenser beaucoup d’argent, pourquoi ne pas venir dans notre petit bout du monde, pour y admirer sa beauté et essayer notre excellente cuisine. Penser sans arrêt à la “Troika” n’aide pas financièrement et en plus ce n’est pas bon pour notre santé. Je peux vous garantir que de marcher le long du front de mer entre São Sebastião et Foz de Lizandro vous aidera à oublier la crise et à apprécier ce qui est beau. Vous serez enchantés par les nénuphars multicolores.

Les vendanges et les caves de Colares

La dernière semaine de Septembre a marqué la fin des vendanges dans la région de Colares. Le Portugal est un pays producteur de vin, avec de nombreux cépages, depuis le Minho au nord jusqu’à l’Algarve méridional.
Je suis allée à Colares, dans le district de Sintra, pour assister au ramassage des raisins plantés dans les sols sablonneux. Ces sols produisent des raisins extrêmement sucrés, appelés “Ramisco” et ”Malvasia”, qui sont utilisés pour faire le moscatel. Vendangeurs et vendangeuses cueillent les grappes de certains ceps marqués à l’avance. Les grappes sont mises en paniers, et amenées à la balance, où ils sont pesés sous l’oeil vigilant du peseur, qui note soigneusement le poids de chaque panier.
Le raisin est ensuite emmené par tracteurs à la coopérative vinicole régionale de Colares, où il est écrasé dans de grandes machines électriques, puis stocké dans de grandes cuves en acier inoxydable. Le contrôle rigoureux des fruits à chaque étape de la production fait du vin de Colares le célèbre nectar tant apprécié à la fois au Portugal et à l’étranger.  
J’ai des souvenirs émus de mon enfance lorsque j’accompagnais mon père aux vendanges et que nous transportions les raisins à dos d’âne dans de grands paniers que mon frère Tomas confectionnait à la main.  Nous les amenions directement à la même cave coopérative, à environ 750 m de nos vignes. En ce temps-là il y avait beaucoup de monde, pantalons remontés au genou, pour fouler au pied les raisins, presque comme en dansant. Les grains étaient séparés des tiges, qui étaient ensuite utilisées pour faire une sorte de marc.
Les cuves pour cette eau-de-vie étaient en bois et pas en acier.
C’était il y a longtemps mais c’est toujours agréable de se rappeler nos racines.
Pour ceux qui voudraient en savoir davantage sur les vins de Colares il y a une exposition ouverte au public à la cave coopérative de Visconde de Salréu, située juste en face des caves de Colares.